Pensionnaire de la Villa Médicis à Rome en 1985, Philippe Favier s’illustre tout autant dans le dessin que dans la gravure, en gardant toujours une facture minutieuse en accord avec des formats réduits. Sollicité par le collectionneur Paul Dini, l’artiste stéphanois réunit sous forme de valises, un panorama de plus de vingt années de travail. Il a ainsi produit 26 pièces dans des boîtes à sardines et maquereaux, représentant chacune l’une des séries qui ont jusque-là rythmé sa création. Il y réunit un certain nombre de codes qui nourrissent son travail tel que le lien à l’enfance et à l’imaginaire. Ainsi le choix de la valise comme support renvoit au travail de son père, représentant de commerce en mercerie, autant qu’aux souvenirs qui nous accompagnent. À cet égard, le titre de La Malle de Bussy d’Amboise évoque la légende de Bussy d’Amboise qui voyageait avec des valets arborant ses bijoux qu’il ne supportait pas de porter.

Philippe Favier assemble des découpages de dessins au stylo-bille et des morceaux de passementerie. Sur des supports simples comme l’ardoise, le carton et le verre, il compose des sujets liés à l’enfance, auxquels l’imaginaire se mêle. Sa mémoire visuelle et lexicale emprunte les voies de la gravité et de l’espièglerie. L’enfance est suggérée par le défilé des figures nostalgiques et historiques.

L’artiste complète ce voyage imaginaire par un pastiche des guides Blay qui fait référence à son lieu de naissance, rue Balay à Saint-Étienne. Ainsi, Favier nous offre la vision d’une cartographie mentale.