Formé à l’école des Beaux-Arts de Lyon entre 1945 et 1949, Georges Adilon réalise sa première œuvre architecturale avec sa propre maison en 1960. Il crée par la suite une trentaine d’habitations et son œuvre emblématique, l’externat Sainte-Marie à Lyon et à la Verpillière (Isère). En parallèle, il aborde la peinture, dans un premier temps à la manière de Jean Fusaro (né en 1925) ou  André Cottavoz (1922-2012), puis dans les années 1960 il se tourne définitivement vers l’abstraction. Il abandonne les atours traditionnels de la peinture, ne gardant que l’essentiel : peinture noire sur feuille blanche. Ses productions ne se limitent jamais à des contours précis. Au contraire, il libère le geste.
Pour 17-03-84 il reprend des préceptes architecturaux et assemble douze feuilles de 92 cm de hauteur et 130 cm de largeur. Une fois le format souhaité construit, il applique la peinture au sol. Armé d’un balai, il investit pleinement la surface du papier en marchant dessus pour étaler la matière. Il choisit à dessein la peinture glycérophtalique, habituellement utilisée pour les revêtements de salles de bains, dont le poids s’oppose ici à la légèreté du papier. Il crée ainsi un dialogue entre les disciplines, entre l’architecture et les arts plastiques. Jouant sur les effets d’échelle, l’artiste propose une œuvre monumentale qui reflète l’énergie du geste pictural.